« Qui ne dit mots consent » est un adage que j’ai entendu lorsque j’étais juriste. Je l’ai souvent rappelé à mes clients dans le cadre de l’interprétation de leurs contrats.
Petit rappel de droit : le code civil énonce que le consentement doit être express, c’est-à-dire exprimé sans équivoque et que l’erreur, le dol et la violence peuvent le vicier. La jurisprudence a, quant à elle, introduit la notion de « consentement tacite » et retient l’adage en certaines circonstances limitées.
Mais qu’est-ce que ces mots ont bien à voir avec le bien-être des animaux médiateurs ?
Petit rappel, les animaux médiateurs interviennent auprès de professionnels pour susciter des réactions positives pour les personnes qu’ils accompagnent en vue de soutenir leur processus de développement.
Le respect du bien-être des animaux médiateurs (avant, pendant et après les séances de médiation) en termes notamment d’environnement de vie et de séance, de rythmes, de sécurité, d’envies et de respect de leurs autres besoins est essentiel. En tant que professionnels, nous en sommes les garants.
L’animal de médiation c’est celui qui s’épanouit en séance de travail, sans développer de pathologies ou de troubles. Il a autant de plaisir à être avec sa famille (humaine et animale) qu’à être avec les bénéficiaires des séances.
Cet animal a des dispositions innées à la relation. Il a une « appétence » à l’humain, spontanément (hors conditionnement), il sollicite l’entrée en relation et stimule le développement de la relation, en faisant des propositions.
C’est souvent l’absence de ces dispositions innées qui est à la base du mal-être des animaux en médiation. Il ne suffit pas d’ “aimer” les animaux pour pratiquer en médiation, il faut surtout très bien les connaître (en plus de très bien connaître les besoins de nos bénéficiaires).
Nos animaux ont des limites, eux aussi ont le droit de dire « Non »
Recueillir le consentement express de l’animal (hors conditionnement) avant et pendant les séances est, à mon sens, une de nos obligations en tant que professionnels.
Le respect de leur bien-être suppose une (très !) bonne connaissance de leurs besoins éthologiques mais également une relation basée sur la confiance (et non le conditionnement) entre eux et nous, entre eux et nos bénéficiaires.
C’est à partir de cette notion de bien-être que je m’efforce, au travers de ma pratique, d’étayer le réamorçage d’un développement équilibré et épanoui des personnes que j’accompagne. Le consentement en est la pierre angulaire.
L’animal qui ne dit mot, ne consent pas forcément. Comprendre cette notion et tout ce qu’elle implique est extrêmement riche d’enseignements.
En effet, pour que l’animal consente à entrer en relation, il y a un certain nombre de prérequis en termes de besoins, de rythmes, de sécurité, d’envies, de limites : tout ce qui garantit son bien-être. Comprendre ces prérequis, les observer, les écouter et les respecter ouvre la porte d’une possible rencontre…